25 mai 2009

Bourreaux « réparateurs du corps humain »


En dehors de leurs « hautes œuvres » beaucoup d’exécuteurs cumulaient cette fonction avec d’autres activités, comme bourrelier, équarrisseur, vétérinaire et surtout, un peu partout en France, avec la pratique plus ou moins légale de la médecine. Les gens des campagnes comme des villes les consultaient régulièrement, persuadés qu’ils tiraient cet empirisme thérapeutique de leur aptitude à flétrir les criminels et à manipuler le corps humain. Il est certain qu’ils étaient connus comme d’habiles rebouteurs. Cette pratique est attestée dans les registres paroissiaux où, dans la partie Ouest de la France, ils n’hésitent pas à s’arroger le titre de réparateur ou restaurateur du corps humain.

Registre de la paroisse Saint-Michel de Poitiers :
« Le dix-sept-septembre mil-sept-cent-soixante-quatre a esté inhumé dans le petit cimetierre le corps de François Verdier (1) exécuteur de la haute justisse, et restaurateur du corps humain : agé denviron soixante ans. En présence de ses enfans, et autres qui nont signés. Sicard, desservant la cure. »

Registre de la paroisse Saint-André de Niort :
« Le 17 [décembre 1769] a eté baptizé par moy vicaire soussigné Augustin André né de ce jour sur les sept heures du matin du légitime mariage de Augustin Asselin (2) restaurateur du corp humain et de Elisabeth Benoit. Le parain a été Augustin Asselin, cousin germain de l’enfant, et la mareine Elisabeth Thérèse Asselin, sa sœur…. »

(1) François Verdier, bourreau de Poitiers vers 1726-1764 était fils de François Verdier, bourreau d’Angers. Il se maria deux fois : d’abord avec Jeanne Berger, la fille de l’exécuteur de Tours, puis avec Catherine Tiercelain, fille du bourreau d’Angoulême. Il eut quatorze enfants de ces deux unions. Dans l’acte de baptême d’une de ses filles, Radegonde, en 1737, le parrain Jean Gendron se qualifie lui aussi de « restaurateur du corps humain ». Ses fils, François et Pierre-François Verdier, lui succédèrent dans l’office de bourreau de Poitiers.
(2) Six générations d’Asselain se sont succédées, au poste d’exécuteur de Niort, entre 1731 et 1849.


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